Corticostéroïdes: à éviter chez les lapins !!!
Esther van Praag, Ph.D.
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Les corticostéroïdes sont des
hormones stéroïdes qui sont naturellement présentes dans le corps de mammifères.
Elles sont produites dans le cortex des glandes surrénales, situées au-dessus
des reins. deux types de corticostéroïdes sont produits dans le corps : ·
Glucocorticostéroïdes
comme le cortisol; ·
Minéralocorticostéroïdes
comme l’aldostérone. De nos jours différents
corticostéroïdes chimiques (aussi appelés stéroïdes) sont synthétisés dans
les laboratoires pharmaceutiques et mimiquent l’effet des molécules
naturelles. ceux couramment utilisées en médecine vétérinaire et administrés
aux lapins incluent la dexaméthasone, le prédnisone, et le
méthylprednisolone. Les corticostéroïdes naturels et
chiques jouent un rôle important dans les processus physiologiques et
métaboliques et peuvent affecter la convalescence. Les glucocorticostéroïdes
causent : ·
Une réponse au
stress, par ex. la manipulation lors de l’examen d’un lapin dans une clinique
vétérinaire peut provoquer une augmentation subite de cortisol dans le sang. ·
Contrôle du
métabolisme des sucres, des graisses et des protéines. ·
Dépression des
mécanismes liés à la réponse immunitaire contre les agents pathogènes, par
ex. les corticostéroïdes naturels et chimiques réduisent la réaction des
éosinophiles. ·
Action
anti-inflammatoire, en empêchant la libération de phospholipides. Les minéralocorticosteroïdes
jouent un rôle important dans : ·
Le contrôle du
niveau d’eau, du niveau des électrolytes dans le sang, ·
La pression
sanguine. Sous quelle forme trouve-t-on les glucocorticostéroïdes
?
Des préparations de
corticostéroïdes peuvent être obtenues pour un usage systémique (dans tout le
corps) ou pour un usage local. Elles incluent des solutions pour injection,
des médicaments à prendre oralement, des gouttes ou des crèmes. Comment agissent les glucocorticostéroïdes chimiques ?
Les
glucocorticostéroïdes agissent en diminuant l’inflammation des tissus.
L’inflammation des tissus résulte d’une blessure, d’une attaque par des
substances étrangères au corps, comme les bactéries, les mycoses, les
protozoaires, etc. ou d’une réaction allergique et est caractérisée par un
gonflement du tissu, des rougeurs, de la chaleur et parfois de la douleur.
L’inflammation des tissus doit être réduite afin d’éviter des dommages aux
tissus ou organes et de réduire la compression des nerfs. Malheureusement,
les
corticostéroïdes chimiques suppriment aussi l’activité du système immunitaire, réduisant la
capacité du corps de se défendre correctement contre ces substances
étrangères. En effet, les globules blancs vont être empêchés de défendre le
corps et de combattre la maladie ou les substances étrangères. En
conséquence, les bactéries, mycoses ou protozoaires survivent et vont causer
des dommages plus importants. la maladie s’aggrave, par ex la malasséziase se
développe à cause d’un changement de la forme commensale en forme pathogène
chez des animaux ou des lapins dont le système immunitaire a été affaibli à
la suite d’une maladie, de stress ou d’une administration prolongée
d’antibiotiques ou de corticostéroïdes (Lehmann, 1985; Hunt, 2009). Quand utilise-t-on les glucocorticostéroïdes ?
Les glucocorticostéroïdes ne
doivent être administrés aux lapins qu’en cas de : ·
Le lapin se
trouve en état de choc, par ex. après une fracture de la colonne vertébrale,
mais ne doit jamais être donné plus longtemps que 3 à 5 jours. ·
Le lapin
souffre d’une réaction allergique (rare) ou son système immunitaire
fonctionne mal, attaquant son propre corps et causant des dommages aux tissus
(maladie auto-immune, rare également). Ils ne sont pas utiles en cas de
réaction anaphylactique aiguë, mais peuvent aider à éviter une rechute. ·
Prurit de la
peau – afin de réduire les démangeaisons, quand celles-ci sont sévères et ne
peuvent pas être soulagées par d’autres médicaments, et pour éviter
l’automutilation d’un membre ou d’un doigt. Ils ne réduiront pas la sensation
d’inconfort du lapin. ·
Inflammation
et gonflement sévère des tissus dans le corps et risque de dommages critiques
aux organes vitaux. L’utilisation de glucocorticostéroïdes doit être évitée
car ce sont des immunosupressants puissants chez les lapins (Jeklova et al., 2008). De plus, l’administration de stéroïdes – et
plus particulièrement les corticostéroïdes à longue durée d’action, peuvent
entraîner des effets secondaires graves chez les lapins : ·
Ulcères et
hémorragies gastro-intestinales, ·
Déséquilibre
hormonal cause par la suppression de l’activité des glandes surrénales, ·
Guérison de
plaies retardée, ·
Immunosuppression,
permettant la reviviscence d’infections bactériennes ou parasitiques
latentes. Alternatives sûres aux glucocorticostéroïdes
Des
traitements alternatifs doivent être considérés : ·
En cas
d’infection par un pathogène comme des bactéries, mycoses ou levures, des
protozoaires comme Encephalitozoon cuniculi, l’inflammation des tissus
peut être contrôlée avec succès avec l’administration d’analgésiques
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sur une longue période de temps,
sans trop de risques d’effets secondaires. Ceci est particulièrement vrai en
cas d’infection de l’oreille moyenne ou interne (otitis media/interna) ou
durant la phase active l’encéphalitozoonose. ·
Lors de
démangeaisons de la peau, des médicaments antihistaminiques peuvent être
donné au lapin. Leurs effets secondaires sont mineurs chez les lapins, en
comparaison de ceux des glucocorticostéroïdes, essentiellement de la
sédation. ·
Chez l’homme,
l’application cutanée d’huile de sésame non raffinée biologique s’est montrée
effective dans le traitement de démangeaisons, sans les effets indésirables
des corticostéroïdes. Cette huile semble aussi réduire les démangeaisons chez
les lapins (communication personnelle). ·
L’administration
simultanée de corticostéroïdes et d’AINS peut exacerber leurs effets négatifs
sur le système gastro-intestinal (Oglesbee, 2006; Pratt et al., 1999). |
Un grand merci à Rosalyn Lamb (Rabbit Welfare
Association & Fund) pour sa suggestion de faire une
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