Prolapsus vaginal ou descente de l’organe reproductif

et/ou de la vessie chez la lapine

 

 

Esther van Praag, Ph.D.

 

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ATTENTION: cette page contient des images médicales qui peuvent heurter la sensibilité de certaines personnes.

Un prolapsus vaginal est rare chez les lapines. Ce problème semble causé par un élargissement extrême des sinus sanguins localisés sous la membrane muqueuse de la paroi du vagin et du vestibulum vaginae - région comprenant l’ouverture du vagin, l’urètre, et les canaux excréteurs des glandes vestibulaires majeures. Le prolapsus semble commencer dans la partie circulaire proximale de la voûte vaginale se trouvant à l’extrémité distale de l’ouverture urétrale. La partie dorsale de la voûte vaginale apparait plus dilatée que la partie ventrale. La masse qui est visible peut contenir des caillots sanguins.  

Charlene McGrath

Prolapsus du vagin après une stérilisation chez une lapine de 4 ans. Les deux cervix (flèches) peuvent être clairement distingués. Le vagin a été remis en place avec succès et suturé.

Zahi Aizenberg

Prolapsus utérin avec une masse brune et un tissu rose hémorragique (flèches) sortant de l’ouverture de la vulve d’une lapine.

Chez la lapine, les causes d’un prolapsus ne sont pas bien comprises. Souvent elles sont liées à :

·         un traumatisme durant un accouchement difficile (dystocie);

·         la présence de polypes dans les voies urinaires;

·         une miction (urination) difficile due à une infection bactérienne et/ou la présence de calculs dans la vessie ou les reins;

·         une réceptivité accrue/activité sexuelle avec un lapin mâle;

·         la présence de mycotoxines dans la nourriture.

Des causes mécaniques incluent la rétention de membranes fœtales dans l’utérus, ou un manque d’exercice. Un facteur congénital est suspecté chez certaines lapines.  

Le pronostic de guérison dépend de l’étendue du prolapsus, des dommages à l’organe et de la quantité de sang perdu, mais aussi du temps qui s’est écoulé entre le prolapsus et les soins vétérinaire. Le plus souvent, le pronostic est grave et la lapine meurt dans les heures qui suivent le prolapsus.

Luc Page

Descente de l'utérus avec les foetus pas encore nés 24 heures avant la date prévue de mise-bas. La lapine est morte, mais les petits ont pu être sauvés. Ils ont été acceptés par une autre lapine allaitante.

Signes cliniques

La lapine se trouve souvent en état de choc sévère. Elle est déprimée, couchée, et le taux de respiration est élevé. Cette condition peut être accompagnée de constipation, de difficulté à se mouvoir, de miction difficile ou d’incontinence, et parfois de saignements. Une masse rougeâtre présentant des signes d’inflammation sort de la vulve. Cette masse contient des vaisseaux sanguins dilatés. 

Plus le temps entre le prolapsus et le traitement est long, plus les risques de choc, de saignements et de thromboembolisme deviennent grand. L’hématocrite se situe entre 8 et 15%.

Une éversion de la vessie est parfois observée chez les lapines durant l’accouchement. Une masse dépasse du vagin et la lapine présente des difficultés à uriner.

Diagnostic différentiel

Cette condition doit être différenciée de:

          un avortement naturel

          un traumatisme causé par un assaut sexuel du lapin mâle, 

          la constipation,

          une hernie,

          un prolapsus rectal,

          la présence de calculs rénaux,

          une infection des voies urinaires, incontinence urinaire.

Traitement

La lapine se trouve souvent dans un état de choc hypovolémique sévère à cause de la gande quantité de sang perdu. Les membranes muqueuses et des oreilles sont souvent cyanotiques et de couleur bleuté. Les extrémités des membres sont froides. Il peut y avoir des hémorragies ou saignements.

Le traitement dépend de l’état de l’organe. Si le tissus n’est pas endommagé ou nécrotique, l’organe peut être nettoyé et remis en place par une douve pression des doigts. Il faut faire attention à ne pas bloquer l’urètre lors de cette procédure. la sédation de l’animal et une anesthésie locale peuvent aider à remettre l’organe en place. Une rechute est possible.

Le traitement de choix reste souvent l’ablation de la partie endommagée, accompagné d’une ovariohystérectomie d’urgence.

L’administration de médicaments analgésiques est nécessaire après la procédure chirurgicale, afin de réduire l’inconfort et les douleurs (par exemple la flunixine ou la méloxicame).

Au cas où une infection bactérienne serait présente, un traitement antibiotique doit être administré.

Acknowledgement

Toute ma gratitude au Dr. Zahi Aizenberg (the Hebrew University of Jerusalem, Israel) et Luc Page (Suisse) et à Michel gruaz 8Suisse) pour leurs photos et leur aide.

Informations supplémentaires

Greenacre CB, Allen SW, Ritchie BW. Urinary bladder eversion in rabbit does. Compendium on Continuing Education for the Practicing Veterinarian, 1999, 21, 6,524-8.

Meredith A, Flecknell P. BSAVA Manual of Rabbit Medicine and Surgery Second Edition BSAVA, 1 Telford Way, Quedgeley, Gloucester, GL2 2AB, UK. 2006

Quesenberry KE, Carpenter JW. Ferrets, Rabbits and Rodents - Clinical Medicine and Surgery. Second Edition. WB Saunders, Philadelphia, Pennsylvania, USA. 2004.

Sood P, Nanda AS, Srivastava AK. Rupture of vagina in an Angora rabbit. Indian J Vet Surg 1998; 19 (126), 50. 

Van Herck H, Hesp AP, Versluis A, Zwart P, Van Zutphen LF. Prolapsus vaginae in the IIIVO/JU rabbit. Lab Anim. 1989; 23(4):333-6.

 

 

 

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