Césarienne chez la lapine présentant un accouchement difficile

 

 

Esther van Praag, Ph.D.

 

MediRabbit.com est financé uniquement par la générosité de donateurs.

Chaque don, peu importe la somme, représente une contribution considérable et aidera à la poursuite de la recherche sur les maladies, les soins, et la santé des lapins.

Merci 

ATTENTION: cette page peut contenir des images qui peuvent être pénible à voir pour certaines personnes.    

L’accouchement chez les lapines présente rarement un problème, à moins qu’elles ne soient stressées ou sont exposées à un environnement stressant. Ceci peut amener des complications telles que la toxémie ou l’anorexie. Un avortement naturel est rare chez les lapines, et est seulement observée après le 24ième jour de la grossesse.

La présence de fœtus ainsi que leur nombre peut être établi à partir du 10ième jour de la grossesse. Autour de cette période, les fœtus forment des masses en forme de grappes au niveau de l’abdomen ventral. Plus tard, il devient difficile de différencier les fœtus, à cause de la masse intestinale et des autres organes, qui les entourent.

La gestation dure entre 29 et 32 jours, exceptionnellement 35 jours. L’accouchement est rapide et se fait en général en moins de 30 minutes. Si la femelle est fatiguée, souffre de douleurs ou si l’intervalle de naissance entre les nouveau-nés est de plus d’une heure, une assistance médicale est nécessaire.

Procédure de césarienne

La rétention de fœtus dans l’utérus peut être déterminée par palpation, échographie ou par radiographie.

Si aucune obstruction physique n’est observée, l’accouchement peut être stimulé avec l’administration de calcium et d’ocytocine (1-2 IU/kg, IV, IM). Une césarienne apparaît nécessaire, , s’il y a :

     un blocage ou d’un rétrécissement au niveau de l’appareil reproducteur,

     une taille ou position anormale du fœtus ou lorsqu’une inertie utérine est diagnostiquée.

Elle doit être réalisée sans délai sous anesthésie complète. La procédure n’est pas compliquée, mais doit être rapide afin d’éviter l’asphyxie des fœtus. La femelle anesthésiée est placée en position dorsale, avec la tête légèrement relevée. Une incision est faite dans la cavité abdominale (laparotomie) au niveau de la ligne médiane. L’utérus gravide est localisé et sorti hors de l’abdomen, afin d’extraire les fœtus.

La convalescence de la femelle se passe en général sans incidents.

Afin d’éviter tout futur problème de naissance non-désirée chez la lapine, il est recommandé de procéder à une stérilisation (ovariohystérectomie).

Pour plus de détails au sujet de la stérilisation, voir: ”Appareil reproducteur femelle et ovariohystérectomie (stérilisation)

Césarienne chez une lapine en images

1

La peau est rasée et nettoyée. Une incision longue de 1 à 3 cm est faite sur la ligne médiane, entre le xiphoïde (sternum) et le bord crânien du pelvis. Les glandes mammaires et leurs vaisseaux suppléant ces organes doivent être évités.

2

La paroi est élevée avec des pinces, afin de ne pas endommager les parois fines du cécum et de la vessie.

3

L’utérus gravide est localisé et extériorisé à travers une incision, par traction délicate sur l’organe. Les fœtus sont localisés.

4

Le fœtus se trouvant le plus près du cervix est extrait en premier, par incision à travers la paroi de l’utérus. Il faut prendre soin de ne pas blesser le fœtus.

5

Le fœtus est prudemment extrait de l’utérus, ensemble avec son placenta.

6

Fœtus extrait de l’utérus, partiellement entouré aux membranes fœtales et relié au placenta par le cordon ombilical.

7

Le cordon ombilical est isolé, les membranes sont ôtées et les fluides sont enlevés de la régions orale et nasale.

8

Une fois le nouveau-né séché avec un linge doux, il faut gentiment le masser, afin de stimuler la respiration.

9

La paroi de l’utérus est suturée, en utilisant des sutures doubles (two-layer continuous inverting pattern).

10

Noter la réserve de graisse qui entoure les organes reproductifs.

11

L’incision est fermée en plaçant plusieurs couches de sutures jusqu’au niveau de la peau. Certains chirurgiens recommandent de suturer ou de coller les tissus sous-cutanés avec des produits à base d’acrylamide.

Karen Comish

Lapine nourrissant son nouveau-né.

 

Soins post-chirurgicaux

L’administration de l’ocytocine (1-2 IU/kg, IM, IV) afin de stimuler les contractions et la production de lait.

L’administration de médicaments analgésiques comme par exemple la buprenorphine, suivie de méloxicame durant quelques jours est absolument nécessaire. En effet, la douleur entraîne des réponses hormonales et physiologiques, ce qui cause une diminution du mouvement péristaltique gastro-intestinal, retarde la prise de nourriture et la guérison.

On observe parfois la présence de sang dans l’urine 24 à 48 h. après l’opération chirurgicale.

Remerciements

Un grand merci à Akira Yamanouchi (Veterinary Exotic Information Network, Japan) et à Karen Comish (Israël) pour la permission d’utiliser leurs photos.

Further Information

Harris WH, Yamashiro S, Stopps TP. The effects of cesarean section anesthesia on heat loss and heat production in the newborn rabbit. Can J Comp Med. 1983; 47(1):79-83. 

Morgan DR. Routine birth induction in rabbits using oxytocin. Lab Anim. 1974; 8(2):127-30. 

Jenkins JR. Surgical sterilization in small mammals. Spay and castration. Veterinary Clin North Am Exot Anim Pract. 2000; 3(3):617-27.

 Millis DL, Walshaw R. Elective castrations and ovariohysterectomies in pet rabbits. J. Am. Anim Hosp. Assoc. 1992: 491-497

Quesenberry KE, Carepenter JW, Quesenberry P. Ferrets, Rabbits and Rodents: Clinical Medicine and Surgery Includes Sugar Gliders and Hedgehogs, Elsevier Health, 2004.

Harcourt-Brown F. Textbook of Rabbit Medicine, UK: Butterworth-Heinemann, 2001.

Flecknell P , editor. BSAVA Manual of Rabbit Medicine and Surgery, Gloucester, UK: British Small Animal Veterinary Association, 2000.

 

e-mail: info@medirabbit.com