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Tiques infestant les lapins

Esther van Praag Ph.D.

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Les lapins sauvages et domestiques – même ceux vivant à l’intérieur, se font régulièrement harceler par les tiques. En effet, ces parasites sont légers et facilement transportés par le vent. Ils peuvent entrer par une fenêtre, ou être aspirés par le souffle d’un ventilateur placé dans une fenêtre. Les tiques ont été classées dans deux groupes :

• Les tiques ixotides sont protégées par un bouclier dur et leur partie buccale est visible. Elles incluent les tiques fréquemment observées, telles Ixodes sp., Amblyomma sp., Boophilus sp., Rhipicephalus sp., et Haemophysalis sp. Toutes peuvent infester les lapins.

· Les tiques argasides sont molles. Leur tête et la fausse tête (capitulum) ne sont pas visibles dorsalement. Elles vivent principalement sur le continent américain, en Afrique et en Inde. Les membres de ce groupe incluent Otobius sp., et Ornithodoros sp., qui peuvent infester les lapins.

Haemophysalis leporis-palustris

Les tiques sont petites (moins de 5 mm de longueur), de couleur brunâtre ou rougeâtre. Les lapins sauvages, les lapins cottontail et les lièvres sont souvent affectés par Haemophysalys leporis palustris. Cette tique se développe en tris phase, qui ont lieu sur trois hôtes différents. Après s’être nourrie de sang/sérum sur un hôte, la larve repue se laisse tomber sur le sol, pour y subi une mue. La nouvelle larve ou nymphe doit trouver un nouvel hôte pour se nourrir. Une fois adulte, la tique se cache dans la végétation. Lorsqu’elle détecte la présence d’un hôte, grâce à ses organes détectant le CO2 libérés et la température d’un corps, elle grimpe sur sa fourrure et commence à se nourrir. Durant cette phase, la tique injecte de la salive et des enzymes dans son hôte, afin de garder la morsure ouverte (pas de coagulation sanguine). Durant ce temps, des agents pathogènes transportés par la tique peuvent être transmis.

Les tiques molles parasitent également les lagomorphes. La tique molle Otobius lagophilus est régulièrement observée chez les lapins. Tous les intermédiaires larvaires et nymphals sont observés chez les lapins, surtout sur les joues et autour des moustaches. Cette tique se nourrit de sécrétions de lymphe. Comme les tiques dures, les molles peuvent transmettre des maladies, entre les lapins et de lapins à d’autres animaux ou êtres humains.

A. van Praag

Tique non engorgée se déplaçant sur la fourrure de la patte arrière d’un lapin.

Signes cliniques

Les tiques sont habituellement trouvées en examinant la fourrure du lapin. Les endroits préférés des tiques sont sur les oreilles, la région entre les oreilles, la nuque et le fanon des lapines.

Une infestation sévère peut entrainer une anémie macrocytiques (globules rouges plus grand que normal) normochromiques (couleur des globules rouges).

daveynin, http://www.flickr.com/photos/daveynin/2755939908/

Lapin cottontail infesté par des tiques remplies de sang. Une fois qu’elles sont repues, les tiques se détachent de leur hôte et retombent au sol.

Traitement

Il faut gentiment enlever le plus de tiques possible avec des pinces et les tuer rapidement par immersion dans une solution acaricide, de l’alcool ou de chloroforme. Ceci permet d’éviter une contamination éventuelle ou la dispersion de maladies transportées par les tiques ou l’hôte.

Si la présence d’autres tiques est observées, ou l’infestation est sévère, l’administration d’ivermectine (0.400 mg/kg, SC, une injection) permet d’éliminer les tiques restantes.

Même si des produits insecticides comme la pyréthrine, la permethrine ou l’amitraz permettent de tuer les tiques, ils faut éviter leur utilisation chez les lapins, à cause de leurs effets secondaires. Le fipronil est interdit d’utilisation chez les lapins.

Une infestation sévère peut entrainer une anémie et la mort. Si ceci est observé, une transfusion sanguine peut être essayée, avec du sang d’un lapin donneur sain.

Une information plus détaillée sur les tiques peut être trouvée ici :

“Skin Diseases of Rabbits”

by E. van Praag, A. Maurer and T. Saarony,

MediRabbit.com, 2010.

Paperback, 408 pages.

Remerciement

Un grand merci à David Fulmer pour la permission d’utiliser la photo du cottontail infesté de tiques.