Le cannibalisme est peu fréquent en
cuniculture
Michel Gruaz
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Le cannibalisme a été considéré par divers
auteurs, comme la conséquence d'une carence, et a été classé comme telle
parmi les maladies carentielles. L'animal cherche alors dans sa propre
descendance, les éléments nutritifs dont il a besoin et qu'il ne trouve pas
dans son alimentation. Ainsi
considéré, le cannibalisme ne serait pas un vice ou une anomalie mais une
simple nécessité vitale. Si la seule cause du cannibalisme était réellement
une carence alimentaire, nous pourrions en déduire là qu'il s'agit d'une
maladie carentielle. Cependant il existe d'autres facteurs générateurs de
cannibalisme, parmi lesquels on peut citer : 1.
L'accouplement d'un mâle excessivement corpulent par
rapport à la taille de la femelle, risquant de donner des lapereaux trop
gros, et par la suite une mise bas difficile et douloureuse. 2.
Une mise bas pénible, sans
rapport avec la taille des nouveau-nés. 3.
Une alimentation excessivement riche capable de
provoquer une accumulation de graisse aussi bien chez la mère que chez les
petits. Ces trois causes ont donc un rapport direct avec une mise bas
difficile et douloureuse ayant des conséquences psychiques. Il faut
d'ailleurs remarquer que c'est la plupart du temps, pendant la mise bas ou immédiatement après celle-ci que se produit le cannibalisme.
4.
Il arrive également que l'on constate du cannibalisme
seulement lors de la première mise bas d'une femelle qui, par la suite, se
conduira en mère parfaite. Cela peut avoir plusieurs causes. a) Imprévision
de la mère, ou ignorance de l'acte qu'elle va accomplir. b) Excessive
jeunesse de la lapine. c) État de nervosité anormal. d) Fièvre que l'animal
aura tendance à vouloir faire disparaître en absorbant du sang auquel il aura
goûté au cours de la mise bas. 5.
Panique de la mère au moment de la mise bas, pouvant
être due soit aux conditions atmosphériques telles qu'orage, soit à des
bruits intempestifs à proximité directe du clapier. 6.
Le manque d'eau dans l'abreuvoir. Il ne faut jamais
oublier qu'au moment de la mise bas, la lapine peut ressentir une soif
intense. L'eau de boisson ne doit jamais manquer dans un élevage, en
particulier au moment des naissances. 7.
Le voisinage d'un mâle. Il est d'ailleurs toujours
recommandé de loger les mâles dans un local séparé. 8.
Le manque d'instinct maternel. Chez toutes les espèces
animales, il existe un Instinct maternel nécessaire à la survie de la
descendance. Il y a cependant des femelles chez lesquelles cet instinct ne se
manifeste pas. Cela peut être à l'origine du cannibalisme. Il convient donc
d'éliminer les lapines qui présentent cet inconvénient, non sans s'être
assuré cependant, qu'il s'agit bien d'un manque d'instinct maternel. En
effet, le cannibalisme peut se manifester à l'occasion de la première mise bas, pour disparaître par la suite. Il faut donc attendre
la seconde ou la troisième portée pour prendre une décision. 9.
Une autre cause peut être la présence de rats, souris,
voire d'un prédateur. 10. Les émissions d'ultrasons en provenance de
parcelles voisines du clapier peuvent aussi avoir des conséquences
identiques. 11. La présence dans l'aliment concentré d'un
taux de farine de poisson supérieur à 12 % favorise cette tare du
comportement chez la lapine.
Tenter
d'éliminer les causes Parmi toutes les causes possibles de
cannibalisme, il en est certaines que l'éleveur peut éliminer, comme par
exemple, une trop grande disproportion entre mâles et femelles, une
alimentation excessive ou mal équilibrée, des reproductrices trop jeunes, le
manque d'eau dans les abreuvoirs, trop de mouvement et de bruit autour des
cages, une trop grande promiscuité entre mâles et femelles. Il existe
cependant, d'autres causes que l'éleveur ne peut supprimer. Parmi celles-ci
on peut citer notamment les mises bas difficiles et le manque d'instinct
maternel. Néanmoins, dans bien des cas, le bon sens du cuniculteur
permet d'éviter le cannibalisme, mais à notre avis, l'homme ne doit pas intervenir
au cours de la naissance des jeunes, même si les choses ne se passent pas
normalement. La mise bas est une fonction naturelle,
et en conséquence, elle se produit presque toujours sans incident. De plus,
la lapine n'accepterait pas d'intervention humaine au cours de cet acte qui
reste pour elle intime et secret, comme le prouve le fait qu'elle fasse son
nid dans l'endroit le mieux caché de sa cage. L'action de l'homme doit être
uniquement préventive, et faire en sorte que la nature puisse agir librement.
Il est toutefois recommandé, après la parturition que l'éleveur procède à une
inspection discrète du nid, de façon à rectifier le cas échéant, quelques
petites erreurs qu'aurait pu commettre la lapine, en particulier dans la
confection et l'aménagement de son nid. Pour cela, il est nécessaire que les
lapines soient parfaitement familiarisées et habituées à la présence de
l'éleveur et à son odeur. Cela se fait d'ailleurs tout naturellement lorsque
ce dernier a la vocation de l'élevage et l'amour des animaux. Ce sont deux
conditions essentielles pour acquérir une connaissance suffisante de son
métier.
Curieuse
l'attitude du hamster
Une des toutes premières actions préventives en vue
d'éviter le cannibalisme, consiste pour l'éleveur, à choisir un programme
d'alimentation rationnel capable d'éliminer toute carence. Il n'est pas
facile de savoir quel est l'élément nutritif qui manque, quand on constate du
cannibalisme, car cela dépend de la composition de la ration, de la qualité
des matières premières qui entrent dans sa composition et du métabolisme de
l'animal. Il est donc nécessaire que l'éleveur connaisse bien les besoins
alimentaires de ses sujets afin de pouvoir les satisfaire en permanence. Au sein des éleveurs de lapins de race la distribution d'un
aliment concentré du commerce donne généralement toutes les garanties quant
aux besoins de la lapine gestante et allaitante. Ces aliments contiennent
toutes les vitamines ainsi que les sels minéraux et plus précisément le
calcium et le phosphore, en vue de compenser les pertes importantes que subit
l'organisme maternel lors de la fabrication d'un lait particulièrement riche,
permettant aux lapereaux de doubler leur poids au cours des six premiers
jours de vie. En conclusion, on peut dire que si l'apparition du cannibalisme
chez la lapine constitue un problème grave, il faut relever que dans la
grande majorité des cas, l'éleveur peut l'éviter. Une étude, menée sur 160 lapines d’une population
cunicole algérienne, avait pour objectif de décrire le comportement, juste
après la mise bas, de femelles élevées en cages individuelles. Sur 237
parturitions, le cannibalisme portant sur la totalité de la portée a concerné
2,5% de celles-ci. Cette étude démontre que le cannibalisme en cuniculture
est un phénomène assez marginal. En revanche, chez le hamster doré, la mère
qui met au monde des portées trop importantes va dévorer certains membres au
cours des premiers jours. Grâce au cannibalisme de ses petits, elle récupère
des ressources et augmente sa survie. Par ailleurs cela lui permet d’avoir
des portées plus petites et donc des jeunes plus gros au moment du sevrage
car elle peut mieux redistribuer ses ressources via l’allaitement. Le hamster
doré est un petit rongeur originaire de Syrie et de Turquie. Il s'agit d'une
espèce de hamster très répandue en captivité un peu partout dans le monde.
Certaines races de hamster syrien, élevées comme animaux de laboratoire ou
domestiques, sont considérées comme animaux de compagnie en France. L'espèce
est également appelée hamster roux, hamster de Syrie, hamster syrien ou
encore hamster panda, nom donné souvent par les animaleries aux hamsters
noirs et blancs.
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