Vers plats: le lapin comme hôte intermédiaire

 

 

Esther van Praag, Ph.D.

 

 

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Attention: cette page peut contenir des photos qui peuvent heurter la sensibilité de certaines personnes

Taenia pisiformis

Le ver plat Taenia pisiformis est un ver parasite fréquemment observés chez les carnivores comme les chiens, les renards, et parfois les chats. Il est cosmopolite et plus fréquent dans les régions rurales. Le développement du parasite se fait en deux étapes :

-  Un stade adulte, le parasite adulte infeste son hôte définitif, le chien. Le parasite colonise l’intestin grêle (duodénum, jéjunum et iléum) du chien et peut atteindre une longueur de 2 mètres. Les segments adultes du ver (protoglottid) contiennent les œufs matures et sont excrétées parmi les excréments.

-  Un stade intermédiaire larvaire (mésacestoide) chez un hôte herbivore. les lapins ou autres herbivores ingèrent les œufs en mangeant de l’herbe fraiche.

 

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Les stades intermédiaires (mesacestoide) sont caractérisés par la présence de poches remplies de fluides dans l’abdomen, la cavité péritonéale, et le foie. Ce stade intermédiaire est appelé Cysticercus pisiformis. Le développement de la larve est bloqué et ils survivent dans leur poche. Le kyste avec la larve peut atteindre une taille de 2 à 3 cm de diamètre, rarement plus de 8 cm.

Le stade adulte ne peut être atteint qu’après ingestion des viscères d’un lapin infesté par un chat, chien ou un renard. Les larves peuvent alors se développer en parasites matures et capables de se reproduire.

Richard Hoop

 

Des structures en forme de cloques qui contiennent les cysticerci matures (flèches) avec une larve de Taenia pisiformis dans l’abdomen d’un lapin.

 

MediRabbit

 

Détail d’un kyste, avec la larve Cysticercus pisiformis entourée de fluides.

 

Les larves utilisent la veine porte hépatique pour aller dans le foie. Cette phase de migration est habituellement accompagnée de signes tels que l’hépatite focale granulomateuse : inflammation du foie, nécrose hépatocellulaire locale et cicatrisation lorsque le problème devient chronique. Une analyse microscopique de tissue montre la présence de tissue nécrotique, de sang, de granulocytes dégénérés, de cellules géantes et de cellules mononucléaires. Une transformation fibroblastique du tissue peut être observée. Ce tissu sera remplacé par du tissu connectif. Après 15-30 jours, les larves migrent vers le parenchyme hépatique et forment des kystes.

Une infestation sévère peut causer une faiblesse extrême ou une mort subite.  

La migration aberrante de larves est possible. Certains kystes ont été observés dans le fluide péritonéal ou dans les poumons des lapins, remplissant presque toute la cavité des poumons et provoquant une détresse respiratoire aigue. La présence de cysticerques dans le cerveau cause des attaques, une augmentation de la pression intracraniale et un status mental altéré. Sur les radiographies, on reconnait des signes d’hydrocéphalie, de méningite aseptique et/ou de kystes calcifiés. Un CT scan ou un MRI permettent de distinguer les kystes et les lésions causées. Comme le MRI ne montre pas clairement les poches calcifiées, une substance contrastante est administrée par voie intraveineuse afin de mieux visualiser les régions atteintes.

Tant qu’il n’y a pas de contact en d’ingestion de kystes contenant des larves vivantes (improbable chez le lapin de compagnie), aucune contamination n’aura lieu. Un traitement peut être essayé avec le praziquantel. Ce ver n’affecte pas l’homme.

Multiceps serialis

Ce parasite est aussi appelé Taenia serialis. Comme chez Taenia pisiformis, le développement de ce parasite se fait en deux étapes: un stade intermédiaire chez les lièvres ou les lapins, et un stade adulte chez le chien ou le chat. Son incidence chez le lapin de compagnie est rare. Chez les lapins, les kystes de Multiceps serialis se développent essentiellement dans les tissus souscutanés et la masse musculaire. Les larves sont élongées et visibles à l’œil nu.

www.unbc.ca/nlui/wildlife_diseases/taenia_multiceps.htm

Le stade de développement reste bloqué au stade de kyste chez les lapins. La maturation et le développement en stade adulte n’aura lieu qu’après ingestion d’un lapin infesté par un renard ou un chien.

Le risque de contamination de l’homme est possible, après un contact direct avec les kystes ou ingestion de larves intermédiaires (en mangeant de la viande de lièvre ou de lapin contaminée). Avec les lapins de compagnie, le risque de contamination est presque nul.

Remerciement

Un grand merci au Prof. Richard Hoop (Institut für Veterinärbakteriologie, Université de Zurich) pour la permission d’utiliser sa photo de kyste de Taenia chez le lapin.

Information supplémentaire

Manning et al. The biology of the laboratory rabbit. 2nd ed. London, UK, 1994.

Maynard A. Novlesky MA, Dyer WG. Helminths of the Eastern Cottontail Rabbit, Sylvilagus floridanus, from North Dakota, by © 1970 The University of Notre Dame.

Pinto RM, et al. Helminths of rabbits (Lagomorpha, Leporidae) deposited in the Helminthological Collection of the Oswaldo Cruz Institute. Rev. Bras. Zool. 2004, v. 21, n. 3, pp. 599-604.

Soltysiak Z, Bednarski M, Piekarska J. Wagrzyca watroby królika. Medycyna Wet. 2007, 63:1255-1257.

 

 

 

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