Les lapins
peuvent-ils avoir le diabète ?
Esther van
Praag, Ph.D.
 
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| La
  maladie du diabète est liée au pancréas, un organe qui possède des cellules
  endocrines appelées îlots de Langerhans. Les cellules au sein de ces îlots
  sécrètent de l’insuline dans le système sanguin. Le niveau de glucose dans le
  sang est contrôlé par cette sécrétion d’insuline. En effet,  on observe une forte diminution de
  l’excrétion d’insuline (hypoinsulinemia) lorsque le
  pancréas d’un lapin est ligaturé, accompagné par une augmentation du glucagon
  (hyperglucagonémie). En conséquence le niveau du
  glucose sanguin augmente terriblement.  
 En médecine humaine, deux types principaux
  de diabète sont observés:  •     Type 1 (ou I ou juvénile). Ce
  diabète est caractérisé par la destruction des îlots de Langerhans. L’origine
  de ce type de diabète est incertaine: une réaction auto-immune contre un
  virus, entrainant une réaction par mimétisme de destruction des protéines de
  surface des cellules des îlots. Un individu soufrant de ce type de diabète
  doit s’injecter de l’insuline à intervalles réguliers. •     Type 2 (ou II). Ce diabète affecte
  plutôt les personnes obèses. La production d’insuline est normale, du moins
  au début de la maladie, mais les cellules ont développé un mécanisme de
  résistance et deviennent insensibles au l’insuline. Par conséquent, le niveau
  du sucre dans le sang reste élevé. Les individus souffrant de diabète II
  doivent prendre des médicaments par voie orale, afin de réduire le niveau du
  sucre (par exemple le glucophage). Le vrai
  diabète est une condition rare chez les lapins, et est à peine décrite dans
  la littérature scientifique, à l’exception des cas de diabète induit expérimentalement
  après administration d’alloxane ou streptozotine. Les types de diabète 1 ou 2 ont été
  observés chez les lapins; les symptômes du type 2 sont parfois rencontrés
  chez les lapins obèses. Durant
  la première phase de la maladie, les lapins sont capables de compenser le
  manque de production d’insuline par le pancréas. Il semblerait en effet que
  l’insuline joue un rôle moins important chez le lapin et les herbivores en
  général, que chez les carnivores. Beaucoup de plantes possèdent de plus de
  propriétés hypoglycémiantes et, après ingestion,  peuvent aider le lapin à réguler son niveau
  de glucose sanguin. Une alimentation saine, avec une grande variété de
  végétaux frais, peut ainsi aider un lapin diabète ou souffrant de symptômes
  ressemblant à ceux du diabète, sans devoir donner régulièrement des
  injections d’insuline. Signes cliniquesChez
  les lapins ayant subit une induction du diabète par médicaments,
  l’hyperglycémie est accompagnée de polydipsie (soif excessive), polyurie  (un besoin excessif d’uriner) et de la  polyphagie (désir excessif de manger). PathologieChez les lapins Nouveau_Zélandais
  souffrant de diabète de type 1, les cellules endocrines des îlots de
  Langerhans présentent une hypergranulation, par
  rapport aux ceux de lapins sains non-diabètes. Chez d’autres animaux, c’est
  au contraire une dégranulation qui est généralement
  observée. Le manque de production d’insuline est accompagnée par la glycolysation de l’hémoglobine (fixation du glucose sur
  l’hémoglobine, une protéine impliquée dans le transport de l’oxygène dans les
  globules rouges). Avec le temps, les lapins non-traités avec de l’insuline
  souffriront des mêmes effets secondaires que ceux observés chez les humains,
  à savoir une minéralisation des reins, des troubles oculaires et des problèmes
  au niveau des vaisseaux sanguins, indépendamment d’une alimentation correcte. 
 DiagnosticLe simple
  fait de manipuler un lapin lors d’un examen clinique peut entraîner une
  augmentation du niveau de glucose dans le sang de l’ordre de 8.6 mmol/l et plus, et peut ainsi falsifier un test sanguin.
  Ce phénomène est en relation avec la libération d’adrénaline, une molécule
  qui s’oppose à l’effet de l’insuline, permettant une augmentation du glucose
  sanguin. Knudtzon J. a démontré ce phénomène dans
  ces publications au sujet du diabète chez le lapin. Par
  conséquent, le diabète ne peut être diagnostiqué par un simple test sanguin;
  une série de tests sanguins doit être faite sur un certain laps de temps afin
  de confirmer la maladie.  Un test sanguin doit inclure: - glucose sanguin, - osmolarité du sérum, - azotémie, - déséquilibres des électrolytes sanguins, en
  particulier le sodium et potassium, - glucose dans l’urine,  - glycosylation des protéines (test de la fructosamine),  - hémoglobine glycosylée
  (HbAc1). L’hyperglycémie
  (surcharge de glucose dans le sang) a été associée à un blocage intestinal,
  avec un mauvais pronostic pour le lapin. Il semblerait que ceci soit dû à une
  dégénérescence des lipides dans le foie. Si le lapin survit, le niveau de
  glucose sanguin, atteignant jusqu’à 25 mmol/l,
  redevient normal. Diagnostic différentielLe diabète doit être différencié entre: •   un
  problème endocrine, par exemple une surproduction de cortisol ou de glucagon,
  maladie de Cushing, •   des
  désordres dans les organes cibles (foie, tissu adipeux, muscle), •   pancréatite
  (inflammation du pancréas), •   glycosurie
  rénale. TraitementLe traitement de choix est une
  alimentation saine: •     foin,
   •     végétation
  fraîche, •     de
  la nourriture sèche de bonne qualité,  •     pas
  de friandises riches en sucres. Si un
  lapin est obèse, une réduction de poids doit être planifiée. Ceci doit se
  faire lentement, sur plusieurs semaines ou mois, plutôt que jours. Des
  injections d’insuline ne sont pas nécessaires. Un lapin survit bien avec une
  alimentation saine en absence d’injection d’insuline, au contraire des chiens
  et des chats. Information supplémentaireCatala J, Daumas M, Chanh AP, Lasserre B, Hollande E. Insulin and
  glucagon impairments in relation with islet cells morphological modifications
  following long term pancreatic duct ligation in the rabbit--a model of
  non-insulin-dependent diabetes. Int J Exp Diabetes Res. 2001; 2(2):101-12. Conaway HH, Faas FH, Smith SD, Sanders LL. Spontaneous diabetes
  mellitus in the New Zealand white rabbit: physiologic characteristics.
  Metabolism. 1981; 30(1):50-6. Roman-Ramos R, Flores-Saenz JL, Alarcon-Aguilar FJ. Anti-hyperglycemic
  effect of some edible plants. J Ethnopharmacol 1995; 48(1):25-32  Roth SI,
  Conaway HH, Sanders LL, Casali RE, Boyd AE 3rd. Spontaneous diabetes mellitus
  in the New Zealand white rabbit: preliminary morphologic characterization. Lab Invest. 1980; 42(5):571-9. | 
 
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